[ F A C E S ]

perrine belin . marceau lépinay
jean-marie lépinay . architectes
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NOUVELLE ADRESSE [ FACES ] https://www.faces-architectes.com

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Fondation Tal Coat

Dormont, France
2010-2013

Détérioration

Le prieuré, construit dans le hameau de Dormont au sud de la vallée de la Seine entre le XVIe et la première moitié du XVIIIe siècle, est composé d’un ensemble de bâtisses. Le bâtiment principal est composé d’un corps de logis et d’une grange. Il délimite sur l’arrière un jardin clos aménagé en terrasses. Cet ensemble a abrité au cours des siècles un couvent bénédictin, une ferme puis l’atelier du peintre français Pierre Tal Coat.

En mars 2006, un incendie ravage la grange et endommage fortement le corps de logis et les toiles qui s’y trouvent. Laissée à l’abandon durant cinq ans, la bâtisse se détériore du fait d’importantes infiltrations, rendant nécessaire la démolition d’une majeure partie du bâtiment.

Reconstruction / Renouvellement

Le projet de reconstruction a investit deux recherches singulières : d’une part la construction sur l’emprise de la cave d’un corps de bâtiment n’intégrant que quelques élévations éparses conservées -façade est du logis et pignon nord- ; d’autre part la constitution d’un lieu de vie qui soit en mesure de prendre en compte le traumatisme de la disparition et de la dégradation et offre à ses habitants une expérience domestique renouvelée.

Il s’est attaché dans un premier temps à retrouver la disposition traversante des pièces du corps de logis par la démolition des extensions successives flanquant la façade ouest, et à refonder ainsi l’articulation de cette façade avec le nivellement en terrasses du jardin arrière. L’articulation des pièces du rez-de-chaussée prend alors la forme d’une enfilade qui met en valeur les grandes ouvertures de la façade conservée. A l’étage, une galerie distribue les chambres et les commodités. Le corps de logis est prolongé par une grande salle d’exposition qui occupe l’emplacement de l’ancienne grange. Celle-ci tire profit du volume d’un vaste comble éclairé, et s’étend à l’étage sous forme d’un espace en balcon dans lequel se trouve le cabinet de dessins.

Unité / Textures

Le choix des matériaux de construction a permis d’assembler en un ensemble harmonieux les parties conservées, en maçonneries de brique et de calcaire, et les parties reconstruites, en ossature de bois revêtue d’un bardage de châtaignier posé à frises verticales, à clairevoie pour l’acrotère et à clins sur le pignon nord. La dépose de la corniche en pierre -très altérée- a permis de mettre en oeuvre un entablement en ossature bois affirmant le caractère unitaire des parties neuves et restaurées de l’édifice. La couverture en tuile plate rouge orangé et brun vernissé sur les rangs inférieurs est ourlée d’un faîtage large ventilé, de rives et d’un larmier de cuivre qui révèlent la précision des articulations et des intersections des différents plans, pans de toiture, pignons et façades. Les parois intérieures ont été pensées comme des réinterprétations des boiseries du logis et réalisées en panneaux d’épicéa massif, dont la teinte blonde s’harmonise avec les teintes beige et ocre des enduits de chanvre des façades restaurées et du béton d’argile des sols.

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